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— No, no, no food, no food. Sex. I want sex. Give me some sex.

Le film s’inscrit dans la tradition des récits guerriers insistant sur la truculence de la vie de garnison, dans la lignée de ceux de Walsh par exemple. L’antimilitarisme devient une valeur ajoutée, ainsi que l’anticléricalisme à la faveur d’une parodie de la Cène et des portraits d’un aumônier ridicule et d’un officier bigot, stupide et hypocrite. Si le film est révolutionnaire, c’est avant tout par ses partis-pris formels extrêmement audacieux. La mise en scène et les innovations sonores et visuelles d’Altman se révèlent passionnantes. Altman pousse à son paroxysme un procédé déjà employé par Hawks, l’« overlapping dialogue », qui consiste à faire parler plusieurs personnages en même temps, jusqu’à la cacophonie. Renforcée par l’utilisation de nombreuses pistes sonores, associée à de très longs plans d’ensemble aux actions multiples, cette superposition installe un brouillage du sens qui rend parfaitement compte du chaos et de l’anarchie que le cinéaste, témoin cynique de son temps, s’amuse à enregistrer avec la complicité d’une troupe d’excellents comédiens. — Olivier Père

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