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Leur chauffeur de taxi, alors qu’il descendait Broadway à plein tube, arborait un mince petit combiné casque-micro de manière à pouvoir garder les deux mains sur le volant tout en menant de front une conversation téléphonique passionnée, parfois furibonde, parfois débordante de chagrin, dans son dialecte natal du Dzavhan, en Mongolie, une langue qui ressemble dans ses grandes lignes aux sons émis par un buffle d’eau qui s’éclaircirait la gorge.

Cette version déjantée du Watergate donne l’opportunité à Donald Westlake de croquer des personnages hauts en couleurs, presque échappés du Fargo des frères Coen. Jubilatoire de bout en bout, Motus et bouche cousue est non seulement palpitant par son intrigue plus proche du thriller que du polar, mais aussi extrêmement délassant. — Philippe Manche

I believe my subject is bewilderment, Mr. Westlake deadpans, but I could be wrong. — Tom Nolan

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