
— Vous avez été pour notre illustre malade beaucoup plus qu’un médecin.
— Je l’aimais beaucoup. Et c’était, je crois, réciproque. Aaah, voyez-vous, je déplore beaucoup pour sa mémoire que vous n’ayez pu mentionner sa pensée dernière, son ultime vœu.
— Son ultime vœu ?
— Oui. Quand il s’est senti mourir, il n’a pas eu eu un cri, pas une plainte. Il m’a seulement fait signe d’approcher et m’a glissé, dans son dernier souffle : “Emile, je veux que ce soit toi qui me succède à l’Académie”.
— Sublime désintéressement. Il est là tout entier.
— Aaahh…
— Et quelle lucidité, en ces derniers instants…
[Denys de la Patellière] a mauvaise presse auprès des cinéphiles et des revues spécialisées. Le metteur en scène n’est pas en cause : il connaît son métier, parvient tant bien que mal à contenir le cabotinage de Gabin, soigne ses décors, mais que faire de bon avec des sujets aussi impossibles que Les Grandes Familles? — Jean Tulard