On croit qu’il est de mauvais goût de rire de la misère, de la crasse, de la violence qu’engendre cette plaie. Mais c’est un raisonnement de ventre-plein à mauvaise conscience. Devant l’étalage des bidonvilles, il y a une double attitude. L’une est charitable, chrétienne : il faut avoir pitié et donner aux pauvres gens. L’autre est quelque peu gauchiste, mais pas forcément éloignée de la première : il faut donner une conscience à ces victimes et les pousser à la révolte. Il y a pourtant une pensée intermédiaire et c’est celle qu’utilise Scola : aussi triste que soit leur situation, aussi douloureuse que puisse être leur angoisse, les “pauvres” n’ont aucune raison de ne pas savoir rire, de ne pas être roublards, méchants, sadiques, sans scrupules, exactement comme le sont les riches. — L’Humanité, 1976.

Engagé, férocement drôle, parfois tendre mais toujours impitoyable, Affreux, sales et méchants est un de ces films impossibles à oublier et qui se laissent voir et revoir. — Carlotta Montay

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