Sous le schéma éprouvé du triangle amoureux, le film frappe par son réalisme rugueux – qui concerne aussi bien le décor grisâtre du Yorkshire que la peinture relevée des caractères sociaux – et plus encore par sa crudité physique. Les rapports de classe s’éprouvent ici au regard des motivations sexuelles, abordées avec une audace inédite pour l’époque (…). Dans son rôle de femme adultère, scandaleuse au regard de la bienséance provinciale, et dont la beauté solaire lutte pied à pied contre les ravages du temps, Simone Signoret se révèle profondément bouleversante, comme si elle jouait sa vie. Peu à peu, le film tisse une réflexion amère sur le mythe creux de la réussite, qui renferme toujours une forme de compromission. — Mathieu Macheret

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