
C’est un film qui compte. De ceux que l’on garde secrètement au fond de soi parce qu’un jour on s’y est totalement reconnu. Ce jour-là, Wenders comblait notre désir en reliant pour nous la cinéphilie, le rock, l’errance, la fascination pour l’Amérique du voyage et une forme d’introspection tout européenne. Voir Au fil du temps, c’est s’engager dans une relation de confiance de trois heures où le défilé des paysages, l’attente et la contemplation produisent un sentiment exaltant et ambivalent de fuite et de cheminement (…). Cette pérégrination initiatique, sans début ni véritable conclusion, est toujours la plus intense de Wim Wenders. — Jacques Morice