— Alors, c’est vous, le capitaine ? Quelle honte…
— J’ai jamais été capitaine.
— …
— J’étais sergent-chef.
— Dans quelle arme ?
— L’intendance. Les calots, les brodequins. Tout ça, ça passait par moi.
— Z’avez fait des campagnes ? L’Algérie, l’Indo, tout ça ?
— Non. J’étais à Epinal.
— Z’avez pas de décorations, alors ?
— Nan. C’était calme, là-bas.

Les personnages de René Fallet, chantre inspiré et anar de la banlieue, du vélo et du pif, prennent les traits de Michel Galabru, de Jean Carmet, de Rabah Loucif, et, entre truculence et fantaisie, entament cette épopée délirante qui plonge le spectateur dans une euphorie digne des meilleurs brouilly. Première cuvée de Jean-Luc Voulfow, on peut dire qu’elle a du corps, une belle robe et qu’elle est somptueusement gouleyante.Guy AllombertLa Revue du cinéma, 1978.

— C’est beau, l’amour.
— Mais c’est chiant.
— Ouais, c’est chiant.
— Mais c’est beau.

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