New-York, 1963. C’est l’année-charnière, la fin des certitudes, le début des interrogations. Au Vietnam, les nuages s’amoncellent, en novembre, le président Kennedy sera assassiné. Dans les ruelles et sur les terrains vagues du Bronx, des bandes rivales s’affrontent (…). Fureur de vivre, goût du défi, plaisir physique de se tabasser dans des empoignades homériques, mais également, chez ces garçons, besoin d’échapper au cadre étroit de la famille, et de créer leur propre communauté (…). Pour exprimer ce mélange de romantisme et de dureté, cette soif d’autre chose, qui caractérisait la jeunesse américaine en ce début des années 60, le réalisateur Philip Kaufman fait flèche de tout bois. De la violence à l’humour, du sentimentalisme au drame le plus noir, le récit ne cesse de changer de cap, certaines séquences frôlent même le fantastique. Ruptures de ton et changements de style assez déconcertants, mais qui correspondent à la psychologie et au comportement des personnages. Dans le Bronx, comme dans l’Amérique tout entière, une époque s’achève, une autre commence, et, pour ces adolescents qui jouaient à la guerre, à la fraternité raciale, à l’amour, l’heure des vrais problèmes a sonné. — Jean de Baroncelli, 1980.

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