
Deux univers s’opposent dans cette adaptation de l’un des polars les plus réussis de Fred Vargas. Celui d’un Paris contemporain menacé par une épidémie meurtrière (on pense à la grippe aviaire), d’une pension où cohabitent des gens sympathiques mais au passé suspect, d’une désarmante enquête qui passe par l’hôpital, l’Afrique et l’appât du gain. Et celui de l’inspecteur Adamsberg, un type peu expansif, porté sur l’introspection et guidé par des images mentales, par ailleurs tourmenté par une rupture sentimentale. C’est lorsqu’il orchestre des scènes d’action, lorsque les rêveries du flic imprègnent l’atmosphère, les poursuites nocturnes, que Régis Wargnier est le plus inspiré. — Jean-Luc Douin