
Kurosawa réalise là le rêve de tout cinéaste, filmer une histoire avec autant de points de vue qu’il y a de personnages. En nous permettant de nous glisser dans la peau de chacun des interprètes témoins, l’auteur nous offre des variations aux tonalités si neuves et si séduisantes que chaque partie de l’histoire semble revêtir un caractère nouveau.Impliqués intellectuellement et émotionnellement dans le jeu jusqu’au spasme, nous suivons les manipulations successives de la vérité en enregistrant-confrontant les différences et les analogies comme s’il s’agissait des différentes phases d’une énigme policière.Rashômon est un véritable thriller de la vérité, une vérité toujours fluctuante. — Aldo Tasone, Akira Kurosawa, 1983.