Où notre grand ami Richard W. — qui finança l’entreprise et dirigea partiellement le tournage — se fait successivement manipuler par une immonde crapule, tabasser par une bande d’affreux, vamper par une splendide créature, enquiquiner par la barbouzerie magyare, kidnapper comme un sac de linge sale, subjuguer par une demoiselle en péril, pourchasser nuitamment par des ombres, embastiller et malmener, jusqu’à une fin dont on ne vous dira rien, faut pas déconner. Voici donc The Secret Ways, long film d’espionnage bien sombre mais non dénué d’humour, tourné entre la vraie Vienne et une fausse Budapest — Zürich, en fait, mais quels décors ! — avec plein de vilains gugusses et de jolies dames. Du solide, avec une fort classique confrontation entre nihilisme et idéalisme sur fond de guerre froide. Et puis on croise par exemple la véritable Senta de chez Berger ou l’inénarrable Tomate de chez Lautner, alors c’est chouette. Si vous avez deux heures à meubler gentiment devant une honnête pelloche à la papa, ne cherchez pas plus loin.