
Cette terre, cette solitude sans fin sous un soleil écrasant, c’est la Sicile, différente des charmants jardins d’orangers, d’oliviers et de fleurs que vous connaissez ou pensez connaître. C’est une terre nue et brûlée, de murs calcinés d’une blancheur aveuglante et d’hommes enracinés dans leurs traditions, étrangères aux inconnus. Un monde mystérieux et magnifique d’une beauté tragique et amère…
C’est en somme un western d’après-guerre dans un bled sicilien isolé et surchauffé, avec un juge-shériff qui débarque et prétend appliquer les règles de l’État et la justice sociale face au baron, aux notables, à la mafia, aux traditions, à la loi du silence et au calibre douze. On sent bien que ce ne sera pas une partie de plaisir pour le héros, que ça va turbuler grave malgré la douceur du regard de la femme du baron. Les acteurs — dont Charles Vanel en capo — sont tous épatants, la Sicile est belle en noir et blanc, la musique accompagne tout ça avec une certaine majesté. Recommandable.