
— Donc, vous parlez couramment le coréen ?
— Oui.
— Et le japonais ?
— Oui.
— Tout à l’heure, vous gueuliez en coréen ou en japonais ?
— En chinois.
— Et pourquoi vous avez pas mis ça dans votre CV ? Responsable du… comment vous dites ?
— “Pôle traduction, secteur asiatique”.
— Voilà. Pourquoi ?
— J’pensais que c’était pas tellement utile pour ce que vous cherchiez.
— Et combien de personnes travaillaient sous votre responsabilité, à l’Enesco ?
— L’Unesco ?
— L’Unesco, oui. C’est ce que j’ai dit. Combien ?
— Trente et une.
— Et vous avez fait beaucoup d’études pour en arriver là ?
— Oui.
— Et pourquoi vous faites des travaux ici alors que vous pourriez être là-bas, à traduire des trucs importants ?
— J’me suis fait renvoyer.
— Pourquoi, si c’est pas indiscret ?
— J’ai fait une dépression. Au milieu d’une négociation entre Italiens et Chinois, j’ai frappé l’ambassadeur italien et je me suis effondré en larmes.
— Vous parlez italien, aussi ?
— Oui.
D’abord, il y a un scénario construit avec une rigueur extrême. S’inspirant des grandes comédies américaines, le cinéaste pousse une situation, puis dévide avec dextérité la pelote de ses implications, en construisant une mécanique comique assez imparable. Ensuite, les personnages. Même s’ils semblent avant tout être au service de cette mécanique, ils sont étudiés avec finesse et considérés avec un doux mélange de tendresse et de cruauté. — Nicolas Marcadé
Donc, on vous prend par la main, on vous raconte une histoire complexe et délicate, on vous fait sourire et réagir, on vous émeut, on vous fait marrer, on vous dit que ces gens-là sont à la fois grandioses et lamentables, dérisoires et sublimes. Juste comme vous, quoi, en fin de compte…
Ça fait un bien fou, bordel.