
Sûr que c’est un peu gênant de voir une France occupée où on résistait ferme, où on ne collaborait guère et où le sang ne coulait pas des masses. Faut donc le reconnaître, Le Père tranquille est diablement réducteur — “un film à la gloire du Français moyen apparemment pantouflard et attentiste mais dissimulant sous ses allures bonasses et prudentes son activité de chef de réseau” [*]. Pourtant, si la chronique de l’Occup’ est plus gentillette que dramatique, elle est aussi basée sur des faits réels, plutôt bien foutue sur la durée et toujours digne d’un œil bienveillant, d’autant qu’on sursaute régulièrement en reconnaissant tel ou tel débutant de l’époque, de Maurice Chevit à Roger Pierre en passant par José Artur.