
— Tu sors ?
— Oui, je vais à l’état-major.
— Lequel ?
— Jusqu’à plus ample informé, je ne travaille que pour un seul état-major.
— J’espère.
Les desperados de l’Algérie française sont dépeints ici avec une bienveillance qui peut poser problème à quiconque n’a pas la mémoire trop courte : on ne parle pas du contresens qui les motivait, on n’évoque guère les dégueulasseries qu’ils ont commises (et on insiste en revanche sur celles des indépendantistes). Ce déséquilibre mis à part, on a tout de même une histoire du tonnerre, avec la traque des métropolitains de l’OAS menée par un flic intègre flanqué d’une barbouze affairiste. Bref, une intrigue aux petits oignons, avec double jeu à tous les étages et trahisons multiples. Le drame est raconté avec une certaine tenue, entre polar et film d’espionnage, des acteurs (de renom et) de talent révélant au fil des péripéties les nuances de personnages tous plus complexes que prévu.