
Qui vous dit que le meurtrier n’est pas malheureux comme les pierres, avec ses chefs d’oeuvre de cadavres sur les bras ? A quoi pense-t-il, maintenant ? A sa gloire, à son génie ? Pas sûr. Il pense peut-être aux ambitions de son enfance. De belles ambitions. Pures, magnifiques, démesurées. Il doit se dire que c’est fini, qu’il ne les retrouvera jamais, qu’il ne pourra jamais revenir en arrière, ni défaire ce qu’il a fait. Allez, au fond, ce doit être ça, le remords — s’apercevoir qu’on a tué ses vingt ans.