L’illustration de la couverture montrait une petite fille. Sans doute vivait-elle une drôle d’aventure dans le métro. Grijpstra ne lisait pas le français. Rien d’autre d’intéressant dans cette chambre. Une table basse portait un appareil téléphonique et un annuaire. Il y avait d’autres livres en français, en tas sur le plancher. Les murs étaient ornés d’une seule toile sans cadre. Grijpstra considéra le tableau avec intérêt. Il lui fallut un moment pour distinguer ce qu’il représentait. Il ne vit d’abord qu’une grosse tache noire, ou bien une constellation de petits points sur un fond bleu. Mais il devait sans doute s’agir d’un bateau, d’un canoë ou d’un youyou flottant sur une mer phosphorescente. Il y avait deux hommes à bord. Ce tableau n’était pas aussi triste qu’il lui avait semblé à première vue. La phosphorescence de la mer indiquée par des traits blancs le long de la coque du bateau et dans son sillage suggérait, au contraire, une idée de gaieté. Cette toile impressionna Grijpstra et retint son attention. De nouveau il parcourut la chambre des yeux et enregistra dans sa mémoire tous les objets qu’il voyait. Mais son regard revint vers le tableau.

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