La première chose qu’elle remarqua au sujet de cet homme, c’est qu’il ne portait qu’un petit paquet d’ampoules électriques. Il était dans la file de sa caisse, avec des gens, devant et derrière lui, qui poussaient tous des chariots remplis à ras bord, de telle sorte qu’au début il ne faisait que ressembler à un exemple extrêmement facile du jeu “Cherchez l’intrus”. Elle resta à son poste, continua de faire passer les achats devant le détecteur de code-barre, les y soumettant à deux reprises si elle n’entendait pas le ping dès la première fois […]. Elle continua d’observer le type aux ampoules jusqu’à ce qu’elle parvienne à croiser son regard et qu’elle lui indique de la tête la dernière caisse de la rangée, réservée aux clients qui avaient six articles au plus, même si en fait le panneau indiquait “six articles pas plus”. Le type répondit par un sourire de remerciement et écarta légèrement les mains ; il préférait rester dans cette file.Ah bon. Ping. Ping. A cette moment-là, l’ampoule qu’elle avait dans la tête s’alluma. C’était un flic.

Délicieuse lecture que nous avons dû opérer en deux temps, avec une dizaine de jours de battement : nous avons découvert en parvenant à la page 288 qu’elle était immédiatement suivie de la page 315 — fâcheuse boulette, sans doute commise par un imprimeur amoureux. Nous avons copieusement grogné, sommes allé trouver notre charmante libraire puis avons vainement tenté de patienter avec dignité, car il fallut commander à nouveau…
Ce douloureux épisode mis à part, nous avons biché tout du long, savouré une fin toute westlakienne et particulièrement apprécié l’incroyable casse que narre cet ouvrage. Un casse situé entre les pages 288 et 315, comme de bien entendu, ce qui donne à penser que nous eûmes raison de choisir de patienter, même si nous le fîmes en grommelant non stop.

Leave a comment