Les films catastrophe sont passés de mode. Le temps où les spectateurs étaient prêts à trembler par millions pour un avion gros-porteur (Airport), un navire de croisière (L’Aventure du Poséidon) ou un gratte-ciel en flammes (La Tour infernale), à condition qu’ils fussent fictifs et emplis de stars, est passé depuis bientôt quarante ans. Les catastrophes, elles, n’ont pas renoncé, attendant leur heure pour retrouver le chemin des écrans. Celui-ci passe par la pandémie de films « inspirés de faits réels ». Quoi de plus réel qu’une éruption, un séisme, une tempête ? Encore fallait-il surmonter l’obstacle du budget. On lira ailleurs pourquoi et comment le producteur Lorenzo di Bonaventura a mobilisé les ressources nécessaires à la recréation de la catastrophe qui détruisit, dans le golfe du Mexique, le 20 avril 2010, la plate-forme d’exploration et de forage pétroliers Deepwater Horizon. Le scepticisme que pouvait inspirer l’entreprise – dû, entre autres, à la volonté affichée du producteur de ne pas évoquer les conséquences de l’accident sur l’environnement – se dissipe au fil d’un récit d’une clarté pédagogique exemplaire. Cette apocalypse instantanée fait un excellent thriller. C’est aussi un reflet terrifiant de la folie humaine. — Thomas Sotinel

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