
Si je souhaite me couper cette nuit les ongles de pieds, il va me falloir déployer une énergie considérable. Oui, d’accord, je sais qu’il existe des malheureux qui crèvent d’un cancer, ou qui dorment dans la rue avec pour seul toit un carton d’emballage, tandis que je débloque sur un sujet si trivial. Ce faisant, j’adhère probablement plus au monde réel que n’importe quel zombie se tapant, chaque année à la télé, cent soixante-deux parties de base-ball. J’ai vécu dans la poubelle, je n’en suis toujours pas sorti, aussi rengainez vos airs supérieurs. C’est miracle – et je m’en félicite – que je sois encore vivant à 71 ans et que je blablate sur mes ongles de pieds.