
— Ici, annonce-t-elle d’une voix tremblante d’émotion, reposent les os pourrissants du poète Serge Essenine, qui, au cours d’une nuit folle et passionnée de 1925, m’a embrassée, et qui, la nuit suivante, s’est tranché les poignets dans un moment d’ennui. Les funérailles furent incroyables. Les larmes coulaient dans les caniveaux en petits ruisseaux. Quatre femmes s’évanouirent. Un marchand ambulant fit fortune en vendant des sels dans la foule. Une jeune femme nommée Galia se pendit à la branche maîtresse de cet arbre. Moi-même, je fus inconsolable pendant deux ou trois jours.
— Comment se fait-il que vous apportiez des fleurs aujourd’hui ? C’est demain, l’anniversaire de sa mort.
— Je préfère commémorer le baiser.