Comme le relate l’impeccable documentaire signé Camille Juza et Yal Sadat, à la fois un modèle d’analyse et le récit parfaitement mené de la trajectoire hors norme de cette comédienne, celle-ci reste un enfant du sérail. Elle a grandi juste en haut de Hollywood Boulevard à Los Angeles, sa mère l’a emmenée dès le plus jeune âge à des castings, d’abord pour accompagner son frère aîné, ensuite pour poursuivre sa carrière de plain-pied.
Dans la capitale des images, Jodie Foster occupe pourtant une position excentrée. Sa mère fréquente d’anciennes victimes du maccarthysme, listées « noir » par Hollywood, et incapables de trouver un travail jusqu’au début des années 1960. Une mère qui transmet à sa fille ce dédain pour une ville dont elle abhorre la superficialité, un scepticisme exprimé dès le plus jeune âge par l’actrice, dans d’impressionnantes interviews d’époque retrouvées par ce documentaire, où Foster regarde déjà avec ironie sa carrière. —
Samuel Blumenfeld

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