
Haneke semble dépeindre un monde civilisé qui aurait expulsé toute barbarie, mais ce qui s’affirme vraiment dans son cinéma c’est que l’éradication de celle-ci, utopie avouée ou non de la société contemporaine occidentale, pourrait n’être qu’une autre manière de la faire revenir. Ce que l’on ne pourra reprocher au cinéaste, en tout cas, c’est la précision de sa mise en scène, habilement consacrée à orchestrer une montée de la terreur et en même temps à exprimer la banalité existentielle de ses personnages. — Jean-François Rauger