
Les coups de fusil qui trouent la nuit, le ron-ron d’une Bugatti lancée à la poursuite des trafiquants, l’air ahuri, loufoque ou crapuleux des habitants du hameau perdu, l’accent anglais de Winna Winfried et son érotisme désuet de Russe morphinomane et philosopharde, l’œil de faucon paresseux de Pierre Renoir, l’odeur de la pluie et des champs noyés dans la brume, chaque détail, à chaque seconde, de chacun de ses plans, fait de La Nuit du Carrefour le seul grand film policier français, que dis-je, le plus grand film français d’aventure. — Jean-Luc Godard
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