
Plus qu’une galerie de portraits, Claude Sautet compose une polyphonie complexe, mélancolique et cordiale, un formidable document sociologique sur la classe moyenne des années 70. Le film observe les premiers remous de la crise, économique, morale et affective. Sautet enferme d’abord ses personnages à l’abri d’une maison de campagne, cocon illusoire où l’on peut nier le temps et ses blessures. Et puis, dehors, les héros tristes et vivants de cette chronique douce-amère retrouvent leur âge mûr, celui des bilans et des usures, le coeur qui lâche, l’amour qui se fissure… Le cinéaste scrute ces vies abîmées avec un respect lucide. Il détaille les rides et les douleurs, mais laisse à ces hommes du quotidien le choix de mentir, de jouer une pudique comédie, entrecoupée d’intenses moments de vérité. — Cécile Mury
Ton film est superbe, il ne se borne pas à défiler devant nos yeux, il entre dans notre tête, il entre dans notre corps, il circule à l’intérieur de nous. — Lettre de Truffaut à Sautet, octobre 1974.