L’invasion par la Russie le 24 février 2022 donne une visibilité nouvelle à ce crime de masse qui fut aussi un mensonge d’Etat. Et à l’enquête menée à partir de mars 1933 par Gareth Jones, journaliste gallois qui s’introduisit en Ukraine en se prévalant de son rôle de conseiller de l’ancien premier ministre britannique Lloyd George (…). Rentré à Londres, Gareth Jones publie plusieurs articles pour diverses publications anglo-saxonnes, qui ne pèsent guère face à ceux de Walter Duranty, correspondant officiel du New York Times à Moscou, Prix Pulitzer en 1932 pour ses « articles élogieux sur Staline ». Soucieuse de son image en Occident, Moscou invitera le Français Edouard Herriot à visiter un kolkhoz modèle. « L’Ukraine, mais c’est la Beauce ! », lance enthousiaste le président du Conseil à son retour. Deux ans plus tard, Gareth Jones traversera en train la Mongolie en compagnie de quatre Russes pour enquêter sur les tensions sino-japonaises. Ce lanceur d’alerte avant l’heure y sera assassiné la veille de ses 30 ans, avec, sans doute, la complicité des services russes. — Catherine Pacary

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