L’acteur dégage une impression d’urgence, une tension, une inconscience jubilatoire. Sa gestuelle, son attitude semblent particulièrement naturelles. Sa violence, contenue dans un corps toujours prêt à exploser, paraît venir de la rue (…). La violence incarnée par Robert De Niro est souvent critiquée pour son côté outré et spectaculaire. Elle reflète pourtant la réalité persistante du crime organisé. Le personnages de De Niro sont directement inspirés de vrais criminels, comme si l’acteur poursuivait une sorte de voyage à travers l’histoire de la violence américaine. De Niro ne joue pas seulement des mafieux (mais) ce sont ces figures d’hommes menaçants qui le définissent aux yeux du public. Au point que De Niro se trouve enfermé dans cette image et que les spectateurs ont parfois du mal à l’accepter dans des rôles à contre-emploi.

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Jean-Baptiste Péretié raconte la singulière posture du biographe dans laquelle le contraint son sujet taiseux : manier à sa place les mots que l’acteur garde au fond de lui. D’où ce film presque saturé par son propre commentaire, faconde qui semble provoquée par le persistant mutisme de la star croquée – une arme, certes, mais destinée clairement à se défendre. Péretié ne se perd pas pour autant en conjectures : son montage, qui puise principalement dans la crème d’une filmographie XXL, dissèque l’incroyable densité du jeu de l’acteur, son imperceptible raffinement. Guillaume Loison

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