
Un vibrant hommage à cet intellectuel belge qui a eu le tort d’avoir raison trop tôt, en dénonçant le maoïsme à une époque où celui-ci était vénéré par la gauche germanopratine. Pour avoir décrypté dès 1971, dans Les Habits neufs du président Mao, les ressorts de la Révolution culturelle – une stratégie de Mao pour garder le pouvoir malgré le criminel échec du Grand Bond en avant –, Pierre Ryckmans (Simon Leys est un pseudonyme) a été ignoré, méprisé, voire traîné dans la boue par ceux qui tenaient le haut du pavé, y compris Le Monde […]. Il faudra attendre le massacre de la place Tiananmen, en juin 1989, pour que |ses] analyses emportent définitivement l’adhésion. Les dégâts de cette myopie collective ont été considérables […]. Si le documentaire apporte peu à ceux qui connaissent Simon Leys, il a le mérite de faire découvrir cette grande figure intellectuelle et humaniste à tous les autres. Frédéric Lemaître