Radioscopie implacable des petits jeux cruels dans les allées du pouvoir nazi, ce Général du Diable est une formidable peinture de certains cénacles allemands de 1941, partagés entre aveuglement, fidélité intéressée et désarroi lucide. Sans effets inutiles mais avec une précision d’horloger dans la mise en scène, Helmut Kaütner parvient à sublimer les enjeux de façon impressionnante, et trouve en Curd Jürgens le plus magistral interprète possible pour ce personnage d’abord hautain et cynique, prenant conscience peu à peu de la terrible impasse qui se dessine devant lui, en même temps qu’un amour impossible se fait jour. L’exercice de style est brillant, et ce sont surtout les dialogues, percutants ou incisifs et en tout cas diablement ciselés, qui emportent définitivement l’adhésion. Il est clair que le style est d’une autre époque, mais c’est vraiment du très grand art. Mano Cornuta

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