Les manchettiens les plus obsédés, les véritables puristes, relèveront que Tardi a pris une petite liberté en modifiant un détail de l’intrigue (si, vers la fin), ce qui constitue une vraie surprise, tant il respecte scrupuleusement les romans qu’il adapte. Qu’importe, une fois de plus, le bougre maîtrise son affaire, il déroule implacablement toute l’histoire en définissant les personnages avec précision et en restituant les décors d’époque avec son soin maniaque habituel. Peut-être parce qu’on a lu ça de nuit, dans le silence et en prenant son temps, on a pris en pleine poire la violence de l’ensemble, même si elle est pleinement conforme au contenu du roman et à ce que Manchette voulait exprimer. Car comme les deux adaptations précédentes, tout l’album est très fidèle, très noir, très dur et très bien foutu.
0