
Il sortit le cliché, l’examina pendant qu’il s’égouttait et éprouva un sentiment étrange : il avait envie de rallumer la lumière mais hésitait, voulant prolonger l’attente (…)
Il s’immobilisa, incapable de s’arracher au regard familier et comprit pourquoi l’obscurité lui avait donné l’impression de reconnaître cette femme.
Il ne l’avait jamais vue autrement que dans le noir, sur l’écran, dans l’obscurité des salles de cinéma.
Jean Shaw.
Elle avait changé — en vingt-cinq ans, tout le monde change —, mais pas tellement. La coiffure, peut-être, était différente mais elle avait le même visage pâle en noir et blanc, comme sur l’écran. Et ses yeux — il n’oublierait jamais ses yeux.
Jean Shaw. Là-haut, dans l’hôtel.
L’actrice dont il était tombé amoureux pour la première fois de sa vie, à douze ans.
Admirable réussite, bourrée d’idées insolites, de dialogues à la mitrailleuse, de personnages attachants (…) Un grand polar. — Michel Lebrun